24 Heures Perdues

Si vous voulez perdre une journée entière, j'ai la solution ultime pour vous. Pas que ce soit une bonne façon d'écouler le temps, mais semblerait que pleins de bonnes personnes vouent un culte à ce qu'on appelle "24 Heures Chrono". J'ai un scoop pour vous: cette série télé me parait moche.

J'ai enfin décidé de me lancer dans ce qui semble être l'un des plus grands phénomènes télévisuels des dernières années. Et quelle déception. Vous aurez le droit de me trancher la tête après, mais je me permets d'abord de vous donner mon opinion sur cette chose.

Premier problème, cette série infecte a le même gros problème que des tonnes d'autres séries du genre: elle ne fait que poser des questions sans donner de réponse. Il faut se rendre loin avant d'avoir l'ombre d'une catharsis, ce qui rend une bonne partie de l'écoute fastidieuse. Je pense aussitôt à LOST (Perdus), qui n'avait encore rien expliqué après 6 épisodes où des tonnes de choses survenaient, sans explication. Bien des films et des séries sont pourtant capable de garder le spectateur pendant plus de 48 minutes grâce à des parties de résolutions et des relances enivrantes. Mais la mode est au mystère...

La mode est aussi aux split screens. Ce concept est cool, j'adore le look et les possibilités qu'offre cette technique. Mais pour qu'elle soit cool, il faut justemment utiliser au moins UNE possibilité qu'elle offre. Montrer deux fois la même chose ou deux images sans liens temporel ou narratif n'avance en rien, et 24 réussi drôlement bien à massacrer le split screen.

Mais 24 ne massacre pas que le concept du split screen. Il massacre surtout son propre concept, celui de temps réel en 24 épisodes - une journée. Je sais pas vous, mais il me semble que les gens dorment à 2h00 du matin. Dans le monde de Jack Bauer, tout le monde est en pleine forme, au boulot ou en auto. Et bien sur, tous les éléments se produisent l'un après l'autre, JAMAIS en même temps (Eh merde, voilà qui pourrait permettre un split screen bande de zouaves)! Le concept temporel qu'offre la série semble mal exploité au coton, alors que c'aurait pu être l'intérêt principal de tout l'exercise.

Avant que vous arrêtiez de me lire, furax que vous êtes, je veux souligner ces foutus clichés qu'on s'entête à truffer partout. D'abord le prénom du personnage: tout le monde doit s'appeler Jack aux États-Unis finalement. Ensuite il y a le complot mortel contre un politicien, l'agence anti-terroriste qui a accès à toutes les informations, la taupe dans l'agence, la fille de l'agent qui se fait kidnapper...

Je vous pari qu'à un moment donné, le moteur ne démarrera pas, sa femme va menacer de le laisser, qu'il manquera de balles, que son ami va mourrir et que la pile de son cellulaire ne finira pas la journée. Ne me répondez pas, j'ai peur d'avoir raison...

Oh et s'il vous plaît, me tuer pas.