Immersion

L'immersion est une notion vaste. Le meilleur exemple demeure selon moi celui du cinéma: le spectateur est immergé au point de pleurer ou de rire pour des personnages entièrement fictifs. On peut aussi relater le jeu vidéo, qui lève l'expérience d'un cran en ajoutant l'interactivité, un élément clé.

Mais rien n'égale la vraie vie: être immergé en chair et en os dans un monde différent du nôtre est une expérience unique et difficile à atteindre. Détrompez-vous, il n'est pas question de réalité virtuelle ici, mais bien de "vraie réalité"...

J'ai eu la chance d'être en "immersion anglaise" pendant pas moins de cinq semaines en Colombie-Britannique, plus précisément à Richmond. Il s'agit d'une banlieue immédiate de Vancouver, une petite ville paisible où la population asiatique y est majoritaire. Les joies du multiculturalisme canadien a ouvert les portes aux nombreux immigrants japonais et chinois suite aux guerres, et surtout aux gens d'Hong-Kong après sa (re)fusion avec la Chine en 1999. Ainsi, avec autant de gens d'autres cultures regroupés à un seul endroit, des communautés se forment. Voilà pourquoi un jour, je suis entré dans un centre d'achat: le Yaohan Center. Il porte presque mon nom en plus...

Mais cet endroit n'avait rien de moi: que des boutiques inconnues, des visages aux traits asiatiques, de l'affichage mandarin, japonais et koréen. Inutile de dire que la foire aux restaurants n'avait pas de McDonald's ou de Subway. Je n'entendais même pas d'anglais... J'étais au Canada pourtant, oui oui! Mais croyez-moi, pendant plus d'une heure, c'est comme si j'avais fait un voyage en Asie.

Tout ça pour vous dire que vous pouvez maintenant vivre une expérience similaire sans traverser tout le pays. Vous n'avez qu'à faire votre épicerie au Metro Van Horne, à Montréal. Si vous allez y faire un tour après l'heure du souper un soir de semaine, vous serez dépaysé.

Munie de leurs petites capines, parfois de chapeaux étranges, mais toujours de leurs fameuses paires de boudins, la communauté juive se donne rendez-vous là. Moi et mon amie étions les seuls clients blancs catholiques francophones à 500m à la ronde. Et c'est pas négatif, c'est pas un problème, ni un malaise, encore moins une plainte que je formule là.

C'est un constat. Tout ça parce qu'il me semble que j'étais au Québec hier. Et au Québec, on parle ni l'Hébreu ni l'Anglais. On accepte les autres aussi, comme ils sont. Mais on s'attend à un minimum de conformité, et force est d'admettre qu'il est difficile d'accepter ce sentiment de se faire "bouffer" comme ça par les autres communautés.

Hier je ne me suis pas senti à Montréal, j'étais chez les juifs.

Quand seront-ils chez nous?

Comments

[ari]

Ils le sont tous les jours, je crois...