C'est Juste Mon Émission Favorite

Je n'ai jamais été le plus grand consommateur de télé au monde. J'ai écouté La Petite Vie, comme tout le Québec. Religieusement, je me suis campé devant mon téléviseur pour chaque Grand Prix du dimanche matin lors de la conquête du championnat de Jacques Villeneuve. J'ai suivi assidûment les péripéties de P-A, Steeve, Rémi et Carlos dans Les Invincibles. Mais hormis ce genre d'exception hors-normes, rarement la télé réussira à me mobiliser à une heure et une date précise.

Mes meilleurs moments de télé sont généralement en différé sur support DVD, que je consomme avec plaisir sans la moindre publicité. Ma vessie m'en remercie également, puisque j'ai le loisir d'appuyer sur pause quand bon me semble. Seul les matchs du Canadien réussissaient encore à me faire organiser mon horaire en fonction d'une émission télé. Et puisque les succès sur la glace de mon club favori sont aussi éphémères qu'un bonhomme de neige au mois de juillet, ma rigueur en aura pris un coup.

C'est donc une confidence bien ironique que je m'apprête à vous livrer. Parmi toutes les possibilités de la grille horaire qui s'offre au téléspectateur en moi, mon émission fétiche s'avère être aussi la plus improbable.

Je suis un fan fini de C'est Juste De La TV!

Soixante minutes entièrement consacrées à la critique et la réflexion de ce qui s'est passé sur les ondes de la télé nord-américaine dans la dernière semaine. Ce sont parfois les seules 60 minutes de télé que j'ai écouté dans toute ma semaine, et pourtant, je suis fasciné. Sans doute est-ce ma fibre essentiellement québécoise qui est directement atteinte, puisque le débat est au coeur de chaque épisode (J'en profite pour saluer La Joute, splendide programme de Télé-Québec qui a malheureusement quitté les ondes). Trois chroniqueurs et un animateur qui déblatèrent sur un sujet pourrait néanmoins être une expérience périlleuse. C'est donc à l'équipe en place que je lève mon chapeau.

Anne-Marie Withenshaw, la jeune femme urbaine et branchée qui déborde de naïveté, s'emporte toujours dans de vifs coups de coeur qu'elle analyse parfois bien mal, mais qui ont toujours un vent de fraîcheur. On sent encore en elle le petit vent de radio étudiante et de Musique Plus, et elle est la seule du groupe à avoir cette énergie.

Liza Frulla, connue pour son franc-parler et sa carrière politique encore récente, ne peut que me faire rire à chaque phrase. Elle est guindée, pincée, froide, facile à froisser, mais tellement sans gêne qu'elle se prête à n'importe quel jeu qu'on lui offre. C'est un plaisir coupable que de l'entendre se plaindre sur des niaiseries, car elle s'assume totalement. On adore la détester, même si au fond, on sent qu'elle sait aussi être gentille.

Marc Cassivi, journaliste de longue date à La Presse, est l'intellectuel. L'analyse est toujours poussée plus loin avec l'une de ses remarques. Et il faut le voir retenir ce petit sourire amusé en coin lorsqu'il pousse une petite remarque dans le but de provoquer Liza Fulla! Jamais méchant, toujours songé et très sympathique.

Mais mon coup de coeur est l'une des personnalités télé du Québec que j'apprécie le plus: André Robitaille. Un type brillant, souriant, sympathique et modeste. Avec un tact qui pourrait rendre Stéphane Bureau jaloux, il réussi toujours à couper les discussions lorsqu'elles s'égarent. Il pousse parfois une petite touche de son opinion personnelle, sans jamais brimer celle des autres. Il neutralise automatiquement toutes les situations, sans jamais rendre la scène ennuyeuse. Chapeau!

Le quatuor d'Artv forme sans doute un des équilibres les plus intéressants à suivre devant son téléviseur depuis longtemps. On y débattrait de techniques de constructions de chaises berçantes que j'écouterais quand même, c'est vous dire. J'aimerais vous confier que je ne me retiens plus d'attendre la prochaine saison dans deux mois, mais ce serait faux: je me délecte des reprises!

C'est peut-être juste de la TV, mais je ne manque pas ça!

Comments

[Colombe]

J'adore cette émission aussi!!!

[Jenniko]

C'est juste dommage que dans la vraie vie, quand tu croise André Robitaille quelque part, tu te rendes compte qu'il n'est qu'un pauvre c** snobinard.